
Ambient

Ce concept album ne peut que prouver à quel point le vivant est essentiel dans le projet de l’artiste.
Ses oscillations sonores prennent vie et appellent à sentir l’énergie de chaque élément qui nous entoure.


Prendre le temps d'aller à la rencontre de la nature et se laisser inspirer par les lieux voulant bien accueillir un compositeur. Pouvoir faire de la musique n’importe où procure des sensations inédites.
Parcourir le monde avec ses machines reste extrêmement contraignant, ce qui implique à en limiter le nombre, leur utilisation en sera forcément maximisée.
Un sac à dos rempli de quelques machines…
Chercher un bel endroit pour s’installer, nous force à observer son environnement avec une grande attention. Après 30 à 45 minutes posé dans un coin, la vie reprendre son cours progressivement, on fait alors partie du décor…
Être immergé dans le milieu naturel, permet de mettre en alerte tous nos sens. C’est alors que le musicien s’accorde avec son environnement. Les sons analogiques s’affrontent, puis fusionnent avec les sons organiques.

« peur de déranger la nature ».
"Souvent je n'ose pas utiliser d'enceinte et je préfère rester au casque de peur de déranger la nature."
La réalisation de ce projet passe dans un premier temps par le témoignage d'aventures sonores à travers des sessions filmées, le spectateur est alors plongé le temps d'une jam session dans un environnement hors du temps où la beauté du lieu est mise en valeur.

"La possibilité de retranscrire en live toutes ces expériences est primordial pour ce projet."
Exemples de lieux visités

Château de Duras

Cordes-sur-Ciel

Palacio de Aizkolegi

Lac de Vézoles
L’esthétique technique du projet
Pour être réalisable ce projet doit être basé sur l'utilisation des synthétiseurs modulaires, car tout y est miniaturisé. Nous avons la chance aujourd’hui de trouver la totalité d'un studio de musique dans une valise :

1) Découpeur de son, il permet d'enregistrer et de découper en petits morceaux les sons qui nous entourent, les accélérer, les ralentir et les ré-enregistrer par dessus à l'infini
2) Multi-effet, ajoute de la réverbération totalement irréaliste, re-synthétise les sons comme un robot ou encore permet de faire des drones à partir de n'importe quoi
3) Telle un lecteur de bande magnétique, il permet de faire des boucles et de réduire la qualité sonore comme celle d'une vielle cassette bonne à jeter à la poubelle
4) Générateur de mouvements, il bouge et fait des calculs à notre place. Il dit bonjour quand on l’allume
5) Deux générateurs d'ondes pures, on peut les multiplier ensemble pour obtenir des sons de vaisseaux spatiaux
6) Les antennes, quand on approche la main le son change, comme avec un Thérémine
7) Un Atari miniature, il envoie des notes de musique aux autres modules, on peut bien sur y brancher un clavier d’ordinateur
8) Compresseur, il va taper sur les sons pour les aplatir, très pratique quand il y en a trop d'un coup !
9) La spirale, il faut tourner les boutons pour obtenir des mélodies qui tournent en rond comme dans les vieux films de science fiction
10) Un filtre qui laisse passer qu'une partie du son, aigu, grave, ou rien du tout
11) Le générateur de son du nuage, on peut le laisser fonctionner tout seul durant des heures et des heures pour s’endormir
12) Un synthétiseur de 1983, il fonctionne à pile comme les vieux jouets, on peut programmer des mélodies avec mais quand on l'éteint tout s'efface car il à la tête en l’air


13) Une table de mixage qui enregistre tout, même les sons ambiants

14) Un mega power batterie pack pour tout alimenter durant des heures sans se soucier de la panne de courant
Les influences musicales

Des compositeurs comme Bernard Parmegiani ou Pierre Henry ont posé les bases de l'utilisation des synthétiseurs et des bandes magnétiques depuis les années 70. Comme Jaquarius pu l'étudier au conservatoire de Paris lors de son diplôme d'étude musicale en composition électroacoustique, ce style prend une part très importante dans ce projet.
Dans les années 90 l'idm arrive, des compositeurs comme Aphex Twin ou Autechre s’efforcent de repousser les limites de leurs machines pour casser la redondance de la musique électronique de cette période. Pour cela ils utilisent également des programmes très complexes avec des algorithmes basés sur l’aléatoire.

L'utilisation des synthétiseurs modulaires est aujourd’hui très démocratisé, on trouve ce type d'instrument dans de nombreux genres de musiques mais surtout dans l'ambiante musique où c'est devenu un indispensable. Jogging House et son label Seil Records représentent parfaitement cette scène.
Lexique
« électroacoustique »

Bebe and Louis Barron dans la composition de la bande originale de Forbidden Planet - 1956
La musique électroacoustique est le terme définissant les musiques non exclusivement instrumentales, dont des éléments sonores sont enregistrés et reproduits par ordinateurs ou bande magnétique. Elle puise ainsi son origine à la fois dans la musique concrète conceptualisée en France par Pierre Schaeffer en 1948 et dans la musique électronique développée au début des années 1950 à Cologne. Elle regroupe des courants aussi divers que la musique acousmatique, la musique mixte, ou le paysage sonore. Tout en étant souvent considérée comme un sous ensemble de la musique électronique, sa définition et ses caractéristiques restent sujettes à de nombreux débats puisqu'elle ne prend pas en compte l'aspect stylistique de la musique, mais plutôt les techniques de studio permettant de la créer.
« ambient »
Le terme « ambient » décrit une musique créant une atmosphère qui amène l'auditeur dans un différent état d'esprit ; qu'il s'inspire du terme latin ambire, « envahir ». Une note incluse dans l’album Music for Airports de Brian Eno (1978) décrit la philosophie de l'ambient :
« la musique ambient doit être capable d'accommoder tous les niveaux d'intérêt sans forcer l'auditeur à écouter, elle doit être discrète et intéressante »

« idm »

L’IDM est un jeu de dialectique culturelle s’immisçant au travers des différents styles de musique électronique. C'est une démarche qui requestionne les codes musicaux en les exploitant sous un jour nouveau. En parallèle, c’est une musique qui se veut expérimentale, discursive, néanmoins accessible au grand public car appréciable au travers de différents degrés de lecture.